Du tattoo mais pas que : sculpture, modelage et tirage

Pour ceux qui suivent un peu mon travail, vous avez dû voir apparaître des images de sculptures, dédiées aux concours de conventions tattoo ou non.
Je vais donc vous en dire un peu plus…

Sur le principe, dans une convention tattoo, il y a des concours (best of day, meilleur tattoo noir et gris, meilleur petite pièces couleurs…) et donc des prix pour récompenser les gagnants. Cela reste selon le budget de l’organisation d’un simple « trophée de foot » à des sculptures sur mesure, et pour certaines accompagné de machines à tatouer créer pour l’évènement ( Bruno Kéa, Lucien Capsman, David Sk …)

En pratique, j’ai réalisé ceux pour le Paris Tattoo Art Fest 2010 et 2011, ceux de la convention du Saguenay 2014/2015, les Manneken pis du Brussex-and-the-city et ceux de la convention de Nantes 2017.

Tout d’abord l’idée. Ici Nantes, une exposition temporaire de HR Giger, l’amour franc du monde du Tattoo pour son travail, et un pan entier de la culture tattoo Biomécanique ou Bio-organique.

La maquette dessinée du projet a venir.

La création de la sculpture à proprement parler.
Ici de l’ argile, quelques bout de tuyaux et câbles électriques, des petites coupelles de loisirs créatifs.

L’étape suivante, presque la plus importante, car c’est de celle-ci que dépendra la qualité des tirages suivants : le moule !
Moule RTV Silicone Haute Résistance, la mise en place du coffrage ( carton plume / pistolet à colle) et mise en oeuvre : un mélange silicone et catalyseur, coulée longue (en faisant un fin filet) pour débuller, 5/6 heures après on peux démouler.

Les tirages (petite série de 20 pièces) en Résine Polyuréthane Réactive chargée en microballons de verres creux pour alléger le poids et le budget.
Le moule est badigeonné de Barrier Coat pour le préserver de la résine et ainsi augmenter le nombre de tirage possible.
Mélange Résine / durcisseur / microballons, puis coulé rapidement (ça prend vite, trés vite). Attention aux bulles !
30 minutes aprés, démoulage, et on recommence.

C’est là où cela devient intéressant, ébavurage à la Dremel (toujours nécessaire) et dégraissage à l’acétone pour pouvoir peindre, éventuellement un coup d’aprêt en bombe.

Peinture à la bombe (remarquer la technologie de la cabine de peinture), création de masque (pochoir) pour peindre indépendamment les sphères et le corps.
Vernis (toujours respecter les temps de séchage, sinon … surprise)
Fixation de l’attache au dos, ainsi que des plaquettes nominatives, une dédicace au dos, et on peux recommencer avec le prochain.

                                                                                                             

Vous aurez certainement remarquer certains d’aspect bronze (pas flagrant en photo) ce sont les Best of Day.
Pour ceux ci, la mise en oeuvre est quelque peu différente.
Le moule est protégé par le Barrier Coat, puis j’applique au pinceau du Gel-coat Polyester (catalysé) chargé avec de la poudre de Bronze (du vrai) une sorte de grosse crème de métal.
Deux couches sont nécessaires, puis le lendemain, je remplie le reste de la cavité avec la Resine Polyuréthane Réactive chargée en microballons de verres comme précédemment.

 

Démoulage, ébavurage, je frotte le tirage à la paille de fer afin de d’aviver le bronze en surface.
Nettoyage au Mirror, puis de la paille de fer, et Mirror histoire de faire briller comme il se doit le dit trophée.
Peinture du dos, attache, plaquette, et on recommence sur le prochain.

Voici le donc le procédé entier.

Ci-dessous d’autres exemples que j’ai fabriqué.

Les crucifix transparent (résine polyester d’inclusion) avec des inclusions d’aiguilles contaminées et des mouches.

                                                   

                                                     

 

Des masques, de 5kg chacun créer à partir d’une illustration de Boss, Temple Tattoo – La Rochelle, pour décorer le fronton de la boutique.
Finalement une petites série à la clef. Argile moulé, et tirage en pierre reconstituée, une sorte de plâtre avec du grain calcaire dedans.

                                                             

 

Le Brussex-and-the-city, d’après une idée originale du génial Benji, La boucherie moderne – Bruxelles, moulage d’un Manneken pis amélioré (la version Rocco Belge) tirage en résine polyuréthane réactive.

 

Tout les produits que j’utilise viennent de la société Pascal Rosier.
Un très bon site avec des tutoriels à gogo, du matériel de qualité pro en conditionnement grand public, une chaîne Youtube avec des tutoriels vidéo, des livres, enfin bref, j’ai beaucoup appris grâce à eux !

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